Avant la Révolution de 1789 il n'y avait pas d'école à Nozay.
Très rares étaient ceux qui poursuivaient leurs études dans les établissements religieux des environs. Une délibération du conseil municipal créa la première école le 17 octobre 1790. Ce texte précise la situation nouvelle et exprime parfaitement l'esprit de cette époque.
En voici quelques extraits :
“L'an 1790, le 17 octobre, nous, maire, officiers municipaux et habitants de cette paroisse, étant assemblés pour délibérer sur la nécessité qu'il y ait une école pour instruire les enfants de cette paroisse, avons résolu de nous gêner pour fournir un secours de cette importance. C'est en conséquence de la présente délibération que nous avons nommé et nommons, au consentement de l'abbé Foucher, desservant de cette paroisse, Laurent Lemiraux, pour exercer la place de cette paroisse aux charges et conditions, ainsi qu'il s'y oblige sous sa signature privée :
- de faire l'école tous les jours, le matin de 8h à 11h et, l'après-midi, de 1h à 4h, et de la faire, en outre, pour les grandes personnes à l'heure qui lui paraîtra la plus commode, le soir, après l'école de l'après-midi. Le jeudi sera le jour de congé lorsqu'il n'y aura pas de fête dans la semaine ;
- d'assister en habit de chœur monsieur le desservant, toutes les fois qu'il sera obligé de porter les sacrements ;
- d'être exact à l'office divin, de veiller sur les enfants de chœur afin qu'ils ne s'écartent pas de la décence qui convient aux saints-lieux, de les exercer dans les cérémonies de l'église, de leur apprendre leurs chants et d'avoir soin qu'ils soient en état de chanter les répons et les versets, en un mot tout ce qui est de leur compétence ;
- de faire réciter aux enfants la lettre du catéchisme ;
- le dit maître d'école sera soumis à l'ecclésiastique qui desservira cette paroisse et il exécutera ce qu'il lui-dira.
- C'est en raison des susdites obligations que nous, maire, officiers municipaux, marguilliers et habitants de cette paroisse, accordons audit maître d'école, en qualité de clerc des sacrements, 50 livres, à prendre sur la fabrique, 300 livres 12 sous, montant des impositions volontaires des habitants”.
Un arrêté du 23 floréal an 111 de la République supprima l'école de Nozay. Les quelques élèves qui la fréquentaient furent rattachés à La Ville-du-Bois. Elle fut réouverte en 1814. Jusqu'en 1830 elle n'avait lieu que de façon très irrégulière. Le maître recevait 21 livres en hiver. Le reste du temps il allait, pour survivre, travailler aux champs ou dans les carrières. On constatait que beaucoup de personnes âgées ne savaient ni lire ni écrire.
Le maître d'école était logé au presbytère dont il avait la jouissance du jardin. En 1834 son traitement atteignit 600 F par an.
Il était, en outre, secrétaire de mairie et recevait, pour cette charge, 40 F par an. L'école recevait quinze à vingt élèves en hiver et le tiers en moins en été. Dès Pâques, les parents retenaient leurs enfants pour participer aux travaux des champs. A partir des lois de Jules Ferry (1881-1882) qui rendirent l'école laïque, gratuite et obligatoire, les effectifs scolaires atteignirent :
- trente-cinq élèves en 1880
- trente-sept élèves en 1896
- quarante-quatre élèves en 1898.
Comme la salle de classe était devenue à la fois vétuste et trop petite, elle fut démolie en 1912 et reconstruite, avec la nouvelle mairie, sur l'emplacement que nous lui connaissons aujourd'hui. Le total des travaux s'éleva à 800,96 F.
Jusqu'en 1954, l'école recevait les enfants âgés de cinq à quatorze ans dans une classe unique qui rassemblait filles et garçons. Le nombre des élèves atteignant quarante-huit, on construisit une deuxième classe rue des Pylandries, puis une troisième en 1964. L'instituteur resta, en même temps secrétaire de mairie jusqu'en 1967. La classe fut désaffectée en 1978 et occupée par les services administratifs de la commune.