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C'est autour de son église que Nozay s'est lentement agrandi. Elle est sous l'invocation de saint Germain, évêque d'Auxerre (390-448), dont la sculpture sur bois orne le chœur. La façade nord est de style roman avec ses contreforts. C'est la partie à la fois la plus ancienne et la mieux conservée (XIIIe siècle). Certes, le bâtiment a reçu de nombreuses restaurations. En 1940, un obus a détérioré sa façade est. On peut constater que le clocher, de type Ile-de-France, avec son toit en bâtière percé de baies, est de restauration plus récente. Quant à l'horloge moderne, elle date de 1960.

Le plan de l'église est très simple, sans collatéraux ni chapelles. L'abbé Lebœuf (1687-1760), dans son important ouvrage : “Histoire de la ville et du diocèse de Paris”, précise que la dédicace en a été faite le 25 juin et il ajoute : ,“auquel jour les habitants devaient la fêter en même temps que ceux de La Ville-du-Bois” qui faisaient partie de la même paroisse et venaient à Nozay en empruntant le sentier dit “de la Messe”, lequel aboutissait, à travers bois et champs, jusqu'au chemin Cadet. Ce sentier devenu inutile a été aliéné en 1958. Il reste porté sur le cadastre communal.
L'abbé Lebœuf ajoute, concernant les habitants de La Ville-du-Bois “Ils sont obligés d'y venir en procession le 31 juillet sous peine de 10 livres d'amende par feu.”
L'intérieur de l'église a subi de multiples transformations. Comme il était d'usage pendant des siècles, il a servi de sépultures à plusieurs familles bienfaitrices de la paroisse. Ces pierres tombales ne sont plus visibles aujourd'hui. Le passage des fidèles sur les dalles, la négligence des municipalités ou des prêtres, la fâcheuse initiative de certains ont effacé les inscriptions. Concernant ces pierres funéraires, voici ces textes extraits de “Inscriptions de l'ancien diocèse de Paris”, par De Guillermy.

  • Pierre 1,25 m x 0,90 m : très fruste, placée à l'entrée du chœur : acte de fondation de Mathurin Berthon ; marchand, qui laissa deux arpents de terre à la fabrique (1) de Nozay, pour célébration d'obits (2). Le texte de cette inscription est accompagné du monogramme de Jésus et de Marie, d'un écusson effacé, d'une tête de mort et d'ossements croisés.

1 - Fabrique : revenus affectés à l'entretien d'une église.
2 - Obit : service anniversaire pour le repos de l'âme d'un mort.

• Grande dalle 2,20 m X 1,10 : devant l'autel Saint-Germain, près de la porte du chœur, vers le sud, élégamment dessinée du XVIe siècle ; effigie de deux époux : le mari, la tête découverte, vêtu d'une robe à larges manches, comme serait celle d'un officier de justice ; la femme, portant coiffe sur la tête, une robe à larges manches et, à la ceinture, un gros chapelet terminé par une croix.


Aux pieds du père trois fils, aux pieds de la mère quatre filles, tous en même costume que les parents. Il y avait deux expressions en caractères gothiques et en français, l'une sur la bordure de la dalle, l'autre composée de huit à dix lignes au-dessus des effigies. Les caractères sont tellement usés que nous n'en avons pu extraire ni un nom ni une date. On en lit à peine assez pour savoir que les défunts demeurèrent à Nozay et qu'ils laissèrent, à charge de prières, une rente assise sur un immeuble dont les limites étaient indiquées dans le texte illisible.

• Pierre carrée : devant les marches de l'autel : cœur en gravure autour duquel on lit ces mots “In toto corde meo exquisivi”. On peut supposer qu'un curé de la paroisse aura voulu affirmer ici son amour, sa foi et son humilité. La pierre paraît être du XVIlle siècle.

• Dalle 0,97 m X 0,62 m : comprise dans le carrelage à l'entrée du chœur : "ci gisent et reposent les corps de François de Simoy, vigneron, et sa femme Geneviève Breton, lesquels ont donné à perpétuité à l'église Saint-Germain de Nozay trois arpents et un quartier de terre labourable, par testament devant Nicolas de Fébure, notaire royal à Montlhéry, le 6 janvier 1689, à la charge de dire quatre messes et deux saluts, savoir, une messe haute le jour de Sainte-Geneviève, une messe basse le jour de Saint Sacrement et le salut le même jour, une messe basse et le salut de la Saint-Germain, une messe basse le quatorzième jour d'octobre. A la charge que les marguilliers (1) seront tenus de faire acquitter ladite fondation dont les messes et saluts seront annoncés le dimanche auparavant. Cette épitaphe a été posée par les soins de Claude de Simoy, veuve de Claude Peit, et son fils, et de Marguerite de Simoy, veuve de Louis Trouillet, et son fils, le 20 octobre 1723. Requiescat in pace”.


Le clocher de l'église, souvent restauré, renferme une cloche achetée à Montereau en 1842. Elle pèse 780 kilos et s'appelle Armandine, du nom de sa marraine. Précisons ici que la plupart des cloches de la région furent fondues pendant la Révolution.


1 -  Marguilliers : membre du conseil de fabrique d'une paroisse et qui en gère les biens de 1789, par ordre de la Convention, pour être transformées en canons.

Selon la coutume ancienne, dès le XIIIe siècle, le cimetière communal avait été aménagé autour de l'église. Il était entouré d'un mur. L'actuelle mairie et la place sont sur cet emplacement. Si on fouille à cet endroit, on ne manque pas de trouver les restes des anciennes tombes. Le sol était à cette époque plus élevé qu'aujourd'hui. Les anneaux destinés à attacher les chevaux pendant les offices religieux, et que l'on voit encore sur le mur sud de l'église, sont beaucoup trop hauts, et ne pourraient servir à un tel usage. Ce cimetière, qui contenait les tombes de tous les ancêtres, a été désaffecté en 1867 et transféré à son emplacement actuel, rue du Temple.