Les premiers hommes n'apparaîtront qu'au début de l'ère quaternaire. L'âge de la “pierre taillée” puis de la “pierre polie” a laissé des traces dans le soi de la commune sous la forme d'outils en silex que le soc des charrues remonte encore de nos jours à la surface des labours. Carrières, forêt giboyeuse, mares poissonneuses permettaient à nos lointains ancêtres de vivre.

Plus tard, beaucoup plus tard, notre région, pendant des siècles, fut occupée par les Celtes ou Gaulois. Nozay se trouvait à la limite de la tribu des Carnutes dont la capitale était Chartres et de la tribu des Parisis concentrée autour de Lutèce.
Que reste-t-il de cette lointaine époque ? Peu de choses en vérité, sinon quelques légendes. Les Gaulois, sur le terrain qu'ils occupaient, défrichèrent une partie de la forêt et tracèrent les premiers chemins. On peut dire que les routes actuelles qui relient Nozay à La Ville-du-Bois et à Montlhéry étaient déjà des chemins gaulois qui aboutissaient à la grande voie de Lutèce à Orléans (R.N. 20). Ces hommes étaient chasseurs et vivaient dans la forêt.

Cette situation ne variera guère jusqu'à l'invasion de la Gaule par les armées romaines (52 ans avant Jésus-Christ). Une grande bataille eut lieu dans les marais de l'Orge. Labienus, lieutenant de Jules César, vainquit le chef gaulois Camulogène et prit Lutèce. La Gaule fut conquise malgré la vail,lante résistance de Vercingétorix. Cette présence romaine dura plusieurs siècles et fut bénéfique. Elle permit de maintenir une paix relative dans toute la région, la construction de routes, de ponts et une vie économique plus prospère.

Mais l'invasion des Barbares, au Ve siècle, ramena le désordre et la misère. Les Huns furent cependant repoussés en 451 et Clovis, roi des Francs, rétablit la situation avec une réelle autorité. Il s'imposa et obtint, par son baptême, le soutien de la Papauté tandis que saint Denis, saint Spire et saint Yon évangélisaient le sud de Lutèce.

Avec Charlemagne s'établira une solide administration. L'invasion des Arabes fut arrêtée à Poitiers (732) et celle des Normands stabilisée au Xe siècle.
A cette époque toute la région était couverte par la grande forêt d'Aquaelina qui s'étendait de Versailles et Rambouillet jusqu'aux rives de l'Orge et qui se prolongeait par la forêt de Sequigny. Ce vaste territoire avait appartenu à l'église de Reims qui l'avait reçu de Clovis au Ve siècle.
Nous sommes sous le règne de Pépin le Bref. Par charte royale (1) datée de 768, le roi fit don de sa forêt d'Aquaelina à la puissante et riche abbaye de Saint-Denis en paiement des droits de sépulture royale dans la basilique. Ce texte est en langue latine : Pepinius gracias dei rex Francorum : « Pépin roi de France par la grâce de Dieu donnons à la basilique de Saint-Denis notre forêt appelée Aquaelina avec tout ce qui se mesure et ses biens fonds, tout ce qui est sensé appartenir à cette forêt ainsi qu'elle fut possédée par nous jusqu'à aujourd'hui... manses (2), terres, maisons, bâtiments, dépendances, serfs, bois, vignes, prés, pâturages, eaux vives et dormantes, troupeaux, gibiers, etc… soit ... une manse à Villarcellum (Villarceaux)... une manse à Villars (Villiers).
Donné au mois de septembre an Vil de notre règne.
Ces deux écarts de la commune, Villarceaux et Villiers, sont donc les plus anciennement connus et habités. Nous y reviendrons.
Le nom de Nozay n'apparaîtra pour la première fois que dans une charte datée de 1122 où il est précisé qu'au début du XIe siècle un chevalier nommé Ansold et son épouse Rotrude avaient fait don aux chanoines de Saint-Denis, aux environs de l'an 1000, d'une partie des dîmes (3) qu'ils tenaient eux-mêmes du fief (4) épiscopal, soit la dîme de deux villages, Nozay et Marcoussis. Le texte est en latin : Quarum   villarum àltera   Marescalceis   altera  vocatur  Noereiz.

1 - Charte : ancien titre concédant des franchises ou des privilèges.
2 - Manse : ensemble formé par la maison d'habitation et les champs.
3 - Dîme : dixième partie des récoltes versée au clergé et à la noblesse.
4 - Fief : domaine noble qu'un vassal tenait d'un seigneur.

Noereiz : c'est ainsi que s'écrivait le nom de la commune.
L'origine est probablement encore plus ancienne et daterait du Ve siècle, époque où les noms de lieux prenaient très souvent celui des arbres qui y poussaient le plus volontiers. Les ouvrages de toponymie française nous apportent l'explication étymologique de Noereiz qui désigne une terre où abonde le noyer. Cette racine se retrouve dans les noms d'autres communes :

  • Nozay (Loire-Atlantique)
  • Nozerolles (Lozère)
  • Nozeroy (Jura)
  • Noyon (Oise) 
  • Noyant (Maine-et-Loire)
  • Noyelles (Pas-de-Calais)
  • et,plus près de nous :Noisy-le-Sec, Noisy-le-Grand,Noisy-sur-Ecole.

L'orthographe ancienne de Noereiz se modifiera au cours des siècles et s'écrira successivement :

  • Noreio 
  • Nucerio
  • Noroy.

Le “r” disparaîtra à son tour après une lente évolution pour se transformer en Nozoy et se fixera en Nozay dès la fin du XVIlle siècle.
Pour comprendre la donation d'Ansold et de Rotrude, il est nécessaire de se replacer dans la situation politique, économique et sociale de l'époque, c'est-à-dire au début de la dynastie capétienne. Déjà, aux temps des Mérovingiens (Clovis) puis des Carolingiens (Charlemagne) les premiers rois de France, pour mieux s'assurer la protection de l'Eglise toute-puissante et récompenser leurs barons dociles, distribuaient leurs terres aux évêques, aux ordres monastiques et aux grands seigneurs de leur royaume, lesquels pouvaient les recéder à des seigneurs plus modestes. Ainsi se formèrent les grands et les petits fiefs - en même temps que s'organisait le système politique appelé féodalité, basé sur l'allégeance, la coutume et les droits respectifs du suzerain (1) et du vassal (2). La possession d'un fief autorisait la perception de la dîme. La taille était payée au roi.
1 - Suzerain : seigneur qui possédait un fief dont dépendaient d'autres fiefs.
2 - Vassal : personne liée à un suzerain et lui devant des services.

La forêt autour de Nozay avait été en partie défrichée. Les moines de Saint-Denis ne gardèrent pas leurs domaines. Ils furent donnés en fiefs aux monastères des environs : Saint-Wandrille et Célestins de Marcoussis, abbaye de Longpont-sur-Orge, seigneurs de Montlhéry.
La terre était cultivée par les serfs qui restaient attachés à elle et au seigneur sous réserve que celui-ci leur apporte sa protection en ces temps de querelles locales incessantes.

La situation économique était relativement bonne en ce XIlle siècle qui est celui de saint Louis. La population de Nozay était de trente feux soit, environ, deux cents habitants en 1200. Elle était essentiellement composée de paysans, de bûcherons et de chasseurs qui vivaient des revenus de la terre et de la forêt. Le bois, la pierre et le sable abondaient et avaient permis la construction des premières maisons : bâtiments bas, en grès, aux murs épais, aux fenêtres étroites, couverts de chaume ou de tuiles plates avec un vaste grenier pour loger les récoltes. Le bâtiment était construit au fond d'une cour entourée d'un haut mur ouvert sur la rue et fermée par un large portail.
A l'intérieur de la maison le sol était en terre battue. Il n'y avait, le plus souvent, qu'une très vaste pièce où vivait toute la famille. Une large cheminée permettait de la chauffer. Les meubles étaient simples : grande table au centre entourée d'escabeaux, coffres pour le linge, huches pour les provisions, lits garnis de paille. Dans la cour on entassait le bois. D'autres bâtiments étaient à usage d'écurie, d'étable, de poulailler ou de porcherie. Les plus anciennes maisons du village ont gardé jusqu'à nos jours ce type de construction caractéristique de la région.

Isolés sur le plateau, à l'écart des grandes routes, les habitants vivaient une existence rude certes, mais relativement paisible.